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Compte
rendu du voyage de Mgr Rifan
abbé
Paul Aulagnier
Objections
- n°4 - mars 2006
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M.
l’abbé Aulagnier, toujours en mouvement pour le bien de l’Église, a
organisé de bout en bout la visite en France de Mgr Rifan, évêque de Campos
au Brésil, au titre de l’Administration apostolique Saint Jean-Marie Vianney.
On peut dire sans exagérer que Mgr Rifan est le seul évêque traditionaliste
“en règle” sur toute la Planète… Son amitié nous est précieuse!
Je fus très pris cette
semaine par la visite en France de Mgr Rifan. Je n’ai pu rester très
longtemps à ma table de travail. Je l’ai conduit dans tous ses déplacements
ainsi qu’à l’aéroport d’Orly, le jeudi 23 février 2006 au matin où il
prenait son avion à 8h45 pour Rio, au Brésil, via Lisbonne. Je l’avais
accueilli à Orly, dès le mardi, 14 février, au matin.
Une
semaine chargée
Avec mes confrères, nous
avons passé en sa compagnie d’excellents moments, heureux de recevoir ce
prélat.Nous retrouvions un peu la bonhomie épiscopale à laquelle nous avait
habitué, jadis,Mgr Lefebvre…
Par courtoisie bien
légitime, il visita les archevêques et évêques des diocèses où nous sommes
installés, où nous pensons, si la Providence le permet, nous installer. C’est
ainsi qu’il visita, dès le lendemain de son arrivée, Mgr Vingt-Trois, puis
le vendredi 17 février, le nouvel évêque de Chartres, Mgr Michel Ponsard et
enfin le 18 février, Mgr Ricard, archevêque de Bordeaux, président de la
Conférence épiscopale française. Partout il reçut un excellent et aimable
accueil. J’en fus le témoin. Il termina sa visite en France par une visite à
la nonciature. Il fut reçu très courtoisement par Mgr Baldini. Cette visite
était intéressante d’autant que le nonce venait d’être reçu par le Pape
Benoît XVI…
Des
conversations approfondies
Nous avons pu avoir avec
Monseigneur Rifan, mes confrères et moi-même, une très intéressante
conversation, le mercredi 15 février, au Centre Saint-Paul, tout l’après-midi.
Nous étions six à «converser». Le mercredi soir, il fut interviewé par M. l’abbé
de Tanouärn à Radio Courtoisie. Le jeudi soir, toujours au Centre Saint-Paul,
un petit cocktail était organisé en son honneur. Universitaires, journalistes,
juristes… se trouvaient autour de lui… Il répondait à toutes les questions
avec franchise, souvent avec malice et en n’en éludant aucune. Il donna même
des précisions sur sa fameuse « concélébration » avec l’épiscopat
brésilien… sur laquelle les autorités de la FSSPX se sont déchaînées et
se déchaînent encore… oubliant l’enseignement que Mgr de Castro Mayer
comme Mgr Lefebvre lui-même, nos modèles, nous donnèrent en cette matière.
La position qui semble primer
aujourd’hui dans la FSSPX, fut celle défendue, jadis, par le Père Vinson et
le Père Barbara, position faisant de l’assistance à la nouvelle messe, un
péché ; tous les deux la considéraient comme «intrinsèquement perverse »…
Ce qui ne fut jamais la position de nos
deux prélats. Mgr Lefebvre, dans une conférence à Ecône, refusait
expressément de dire que la messe nouvelle était « intrinsèquement perverse
». Il condamnait ce langage. Tout simplement parce qu’il est faux.
Le 17 février, nous partions
pour Bordeaux. Là, il célébra la messe à Saint-Eloi, assista à la messe
chantée du dimanche, assura la prédication en chape et coiffé de sa mitre et
enfin donna une conférence dans l’après-midi du dimanche. Conférence bien
suivie par les Bordelais…
Ce que je retiens surtout de
son passage à Bordeaux, au-delà de l’accueil vraiment agréable de Mgr
Ricard, ce sont les conversations théologiques qui occupèrent tous les repas…
La nourriture était bonne… mais les conversations meilleures encore…
Beaucoup de sujets furent abordés, surtout la liberté religieuse… et la
réforme liturgique. Elles laisseront des traces… des deux côtés… Nous
étions heureux de pouvoir débattre, avec une véritable liberté
intellectuelle, sans entendre le rappel incessant de la « ligne du parti»…
Le vrai… à connaître toujours mieux, était la seule préoccupation.
Le lundi 20 février, nous
remontions à Paris en visitant la belle communauté de Cheméré le Roi et son
supérieur le RP de Blignière.
Enfin arriva le mardi soir 21
février, Mgr Rifan donna sa conférence à Paris, dans un style beaucoup moins
protocolaire qu’à Bordeaux, dans un style plus pastoral. Ce fut un franc et
vrai succès.
Remerciements
Je remercie tous mes
confrères du beau témoignage sacerdotal qu’ils ont su donner à notre
prélat. Intelligence, fraîcheur, joie de vivre, compétence, souci et zèle
missionnaire. Voilà ce que Mgr Rifan garde dans son cœur de ce voyage…
De notre côté, nous sommes
heureux d’avoir reçu un évêque catholique, en pleine communion avec Rome,
qui ne nous considérait pas comme des « pestiférés », qui nous a écouté
et compris.
Voilà un évêque qui dit
uniquement la messe saint Pie V, qui la défend et l’étend de par le monde,
Rome gardant le sourire… Après un voyage si bien rempli, Mgr Rifan accepta
volontiers la détente. Entouré d’amis laïcs qui s’étaient dévoués à
la bonne réussite de ce voyage, il visitait les appartements de Louis XV et
Louis XVI au château de Versailles… Que de beautés !
Cette
visite ne restera pas sans fruit…
Comme nous avons pu le
constater, dans les entretiens privés et les conférences publiques Mgr Rifan
renouvelle, me semble-t-il, un peu l’état de la question. Ses considérations
sont nouvelles. Il donne comme un air de fraîcheur à notre nécessaire
attitude. Ces arguments provoquent à la réflexion. Ils peuvent être
discutés, contestés même, ils le furent de fait, mais on ne peut les «
mépriser ». Ils doivent être pris en compte… Ils sont généralement bien
fondés sur l’enseignement du Magistère de l’Église. Il réfléchit en
évêque, un évêque qui connaît bien sa théologie…
Mgr Rifan n’oublie pas que
la crise de l’Église continue… Elle touche principalement les esprits. Et
pour sa résolution, les « abbés de Paris et de Bordeaux » proposent toujours
leur concours… Hic et nunc… Et pas seulement demain… Qui, de la
hiérarchie catholique, saura le comprendre et les utiliser ?
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