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Demain, en Europe, une révolution islamique ?
Nicolas Varèque
Objections - n°4 - mars 2006

L’Europe en tant qu’entité sur la scène internationale s’est forgée dans sa lutte contre les invasions islamiques. Aujourd’hui, quatorze millions de musulmans vivent en Europe, dont plus de cinq en France. L’islamisation de notre société est une réalité, et toutes les projections démographiques montrent que le phénomène n’ira qu’en s’accélérant. La prochaine guerre de religion aura-t-elle lieu sur le territoire national ?

Dans les milieux dits autorisés, on aime à palabrer sur le fait que l’islam est une religion non violente, et que seuls les terroristes en ont une interprétation différente. Pourtant, le nihilisme islamique puise sa source dans le Coran. Ce livre est censé avoir été écrit par la main de Dieu lui-même, contrairement à la Bible qui n'a été qu'inspirée par lui. À ce titre, il ne souffre d'aucune interprétation possible. C’est donc aussi le cas des sourates qui, par dizaines, appellent au meurtre, telle que celle qui, à propos des mécréants, demande: «Tuez-les, où que vous les rencontriez.»

Inculturés bien malgré eux au christianisme, les «intellectuels» français ne pourront jamais admettre qu'ils n’espèrent ni plus ni moins que l'abandon de l'essence même de l'islam au profit d'une sorte de conversion aux valeurs philosophiques chrétiennes: ils demandent aux musulmans d'aimer leur prochain, quel qu’il soit, ce qu'ils ne peuvent bien sûr pas admettre sans finalement se convertir à une vision chrétienne du monde.

Mahomet se heurte dans l’inconscient collectif non musulman à l’image d’un Jésus chaste et non violent. La pensée occidentale est dans l’impossibilité d’associer la spiritualité à des images de violence, de vengeance, de sensualité. Ghandi ou le Dalaï Lama sont, à cet égard, plus proches de l’image que se font les Occidentaux de la spiritualité, de par leur message de non-violence et de compassion. Pour que Mahomet paraisse un authentique homme de Dieu, il est donc nécessaire aujourd’hui de minimiser une partie de ce qui est le plus caractéristique dans sa vie.

La théocratie est le régime prôné depuis le premier jour par le fondateur de l’Islam. D'ailleurs, les grandes querelles religieuses, (celles qui opposent chiites et sunnites par exemple), sont surtout vécues comme des disputes de partisans qui portent sur le choix du prince.

Les divergences philosophiques ne sont apparues que plus tard, en marge de ce débat.

Carlos et Dalil Boubakeur

Alors que l'exercice du christianisme trouve, a priori, son fondement dans la foi, un musulman est avant tout quelqu'un qui respecte la loi islamique.

Ainsi, les convertis ne se sont peut-être pas mis, du jour au lendemain, à croire en une nouvelle religion; ils se sont contentés d'en suivre les préceptes religieux. C'est bien ce qu'explique le terroriste d'extrême gauche Ilich Ramírez Sánchez, dit Carlos, dans un livre qui lui est attribué. Sa conversion à l'islam, en 1975, a d'abord été un geste de fraternité d'armes faite «un peu à la légère». Mais même s'il explique qu'elle a été par la suite plus réfléchie, il estime qu'il lui manque «la dimension mystique nécessaire». D'ailleurs, ce qu'il espère, c'est avant tout le développement de relations stratégiques entre les différentes composantes du djihad et «des organisations non religieuses, peut-être, mais avant tout anti-impérialistes.» La synthèse qu'il propose est celle de nombreux groupes: «Je suis et demeure un combattant révolutionnaire. Et la Révolution, aujourd'hui est, avant tout, islamique.»

De manière plus générale, dans les pays du Sud, l'islam a repris le flambeau du marxisme dans la contestation de l'impérialisme occidental. C'est donc le cas aussi dans les milieux pauvres en Europe, où l'intelligentsia marxiste, si critique envers les donneurs de leçons chrétiens ou le messianisme protestant des néo-conservateurs américains, fait en général la part belle au renouveau religieux chez les jeunes Français issus de l'immigration, dans lequel elle voit l'espoir d'une meilleure intégration et du respect des valeurs républicaines.

Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, aurait une conception différente de l’islam. Pourtant, il ne représente que peu de fidèles. La plupart des musulmans de France ne le suivent pas, puisque seuls 30% d’entre eux considèrent que Ben Laden est un terroriste. D’ailleurs, le processus de recrutement à l’islamisme de la troisième génération passe par la délinquance, terreau favorable d’adolescents à la dérive qui ne craignent pas d’enfreindre la loi. Le «jeune»

trouve alors auprès de l’imam l’autorité paternaliste qui lui convient enfin : ni celle de sa famille ni celle de l’État, qu’il méprise, ni non plus celle de ce petit caïd de sa Cité, qui ne s’intéresse à lui que pour des raisons d’intérêt.

Question à la République

La situation des banlieues, véritables zones de non droit, fait penser à celle d’un État concurrent, sur le sol même de la patrie. S’il est vrai qu’aujourd'hui les autorités n’appellent plus à sa défense, un jour pourrait pourtant venir où les émeutes se transformeraient en guérilla, et la guérilla en lutte armée, suivant le processus que nous avons connu tant en Indochine qu’en Algérie. Ce jour-là, les armées seront-elles prêtes psychologiquement? Quelle attitude les militaires issus de l’immigration? Auront-ils les mêmes réticences que le 17e régiment d’infanterie, en 1907? Ce régiment avait été envoyé par Clémenceau dans le Languedoc pour mater une révolte de vignerons. Mais la plupart des recrues étaient issues de familles de vignerons locaux. Ils refusèrent d’intervenir et se mutinèrent.

L’affaire fit tant de bruit que l’armée décida de modifier son système d’incorporation pour que les appelés ne soient plus originaires de la région où ils servaient.

Aujourd'hui, le communautarisme n’est plus régional, mais civilisationnel. Nos responsables politiques doivent en tenir compte, avant qu’il ne soit trop tard.

 

 

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