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L’Occident
et les autres - Colonisation, immigration, guerre des civilisations…
GT
Objections
- n°3 - février 2006
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Un
premier paradoxe traverse le paysage (morne plaine !) que nous propose la
pensée unique sur ce sujet : alors que les relations existant entre l’Occident
et les autres sont toujours médiatiquement dramatisées, elles apparaissent, si
on y regarde à deux fois, comme marquées au coin de la banalité la plus
ordinaire.
À
l’époque romaine, on peut dire que les grands mouvements géopolitiques se
résumaient à l’invasion. Dans un sens ou dans l’autre, selon les époques.
Aujourd’hui, alors que l’Occident a connu, à travers la Révolution
technologique, une montée en puissance sans précédent dans l’histoire de l’humanité,
ce mouvement de balancier demeure. Il existe un attrait naturel des pays pauvres
pour les pays riches. Au Ve siècle, cela a produit ce qu’il est convenu d’appeler
les invasions barbares. Aujourd’hui, nous avons eu successivement, et plus
subtilement, la colonisation et l’immigration. Deux directions opposées pour
décrire le même mouvement de population, la même attraction, accélérée par
les facilités toujours plus grandes de la communication…
Quant
à ce que l’on appelle la «guerre des civilisations », c’est le même
mouvement d’attraction/répulsion, vécu sur le plan symbolique. Les cultures,
les contre-cultures, les idéologies se livrent un combat sans merci pour
dominer la Planète, où nous retrouvons toujours le même face-à-face… Entre
l’Occident et les autres.
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