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Deux
questions sur le Synode
Abbé Barthe
Objections
- n°1 - décembre 2005 |
Au
fil des années, M. l’abbé Barthe, chroniqueur à la revue Catholica, a
imposé à un cercle de plus en plus large, son regard acéré sur la crise de l’Eglise.
Dans son dernier livre, intitulé Quel chemin pour l’Eglise, il défend
la nécessité d’une période de transition, durant laquelle le vieil arbre
puisse retrouver sa sève. Autant dire qu’il invite les catholiques à
la patience…
M.
l’abbé, vous revenez de Rome, où vous avez assisté au Synode en tant que
chroniqueur de la revue Catholica. Est-ce qu’on en sait plus lorsqu’on
va sur place que lorsqu’on se contente de suivre les discours des Pères
synodaux sur le site Internet Zénith ?
J’ai
assisté à la dernière semaine du Synode (du 17 au 23 octobre). Lorsque
je dis que j’ai assisté au Synode, il faut bien préciser que toutes les
délibérations y ont lieu à huis clos. L’intérêt de se trouver sur place,
c’est de pouvoir être là, au moment des pauses, lorsque les évêques et les
cardinaux sortent de la grande salle où ont lieu les débats. Il est
possible alors d’avoir directement les réactions de l’un ou l’autre d’entre
eux. Comme cela était déjà le cas durant le Concile, un bar est
installé à l’entrée de la grande aula Nervi. C’est un lieu
important du Synode.
Vous
nous emmenez tout de suite dans les coulisses. À ce propos on avait
beaucoup spéculé sur la possibilité d’un retour de la messe traditionnelle
dans les débats du Synode. Qu’en est-il exactement ?
C’est
Jean Madiran qui soulignait comme un bon signe le fait que maintenant ils se
justifient de ne pas en avoir parlé. La plupart s’en sont tenus à l’idée
que « ce n’était pas leur affaire ». Il y a eu, sur le sujet, deux
tentatives opposées, celle de Mgr Sorrentino, secrétaire de la Congrégation
pour le culte divin et chef du parti bugninien avec Piero Marini le grand
cérémoniaire de Jean Paul II. Il aurait fait signer au cardinal Arinze,
préfet de la Congrégation pour le culte divin, une lettre contre le rite de
saint Pie V. En tout cas, cette lettre n’a pas encore été rendue
publique. De l’autre côté, le cardinal Castrillon Hoyos, soutenu par
ses amis, a proposé le 14 octobre, au cours d’une discussion libre, que l’on
insère dans le message final une formule qui dirait que le rite de saint Pie V
est « légitime », (notez bien ce terme, on en reparlera) au même titre que
les rites orientaux. Malheureusement il a suscité de très fortes
oppositions et cette tentative a échoué…
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