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Le 20 novembre : un Congrès fondateur
par l’Abbé G.  de Tanoüarn
Objections - n°1 - décembre 2005

14 H, dimanche 20 novembre au Palais de la Mutualité. Dans la grande salle, la foule des grands jours est là, elle se presse pour entendre les premiers orateurs. D'ores et déjà on peut dire que le pari du Centre Saint-Paul est un pari gagné… mais quel était-il ce pari ?

L'objectif du Centre Saint-Paul, épaulé efficacement par les laïcs de l'association Sensus fidei était de sortir les traditionalistes du silence dans lequel les enferment un certain nombre de chefs de file de notre mouvement.  « Jamais les saints ne se sont tus » s'écriait Pascal au plus fort de la crise janséniste.  Michel De Jaeghere, dans une communication audacieusement intitulée Le traditionalisme a-t-il un avenir ?, a rappelé combien, structurellement, le traditionalisme représente avant tout la réclamation des catholiques, clercs et laïcs demandant que les biens spirituels de la Tradition catholique leur soit restitués.  « Rendez-nous le catéchisme, l'Écriture sainte et la messe » demandait Jean Madiran en 1972, dans ce livre qu'il avait intitulé Réclamation au Saint-Père. Rendez-nous ce qui ne peut nous être ôté.  Si le traditionalisme a aujourd'hui une visibilité dans l'Église de Dieu, c'est en vertu de cette réclamation et parce qu'elle n'a pas encore été satisfaite par les Pasteurs.  Faire taire les traditionalistes, comme le font aujourd'hui certains, au nom de “négociations” soi-disant en cours et dont on ne voit guère la couleur, c'est supprimer à l'avance leur réclamation et leur enlever leur raison d'être : Credidi propter quod locutus sum…

Ils ont donc parlé, et pour la première fois depuis longtemps, ils ont essayé de le faire d'une seule voix.  Très significative à cet égard a été la présence, impromptue et chaleureuse, de trois ecclésiastiques représentant officieusement la Tradition dans sa version Ecclesia Dei : le RP de Blignière, supérieur des dominicains de Chéméré-le-Roi, l'abbé Pozzetto, responsable du Pèlerinage de chrétienté Paris-Chartres et l'abbé Bernard Lucien, éminent théologien.

Enthousiasme de l’assistance

Parmi les intervenants, qui ont donné le ton à ce Rassemblement, l'abbé Aulagnier et l'abbé Laguérie sont les deux ecclésiastiques qui, depuis 25 ans, symbolisent en France la vitalité du mouvement traditionaliste. Leurs interventions puissantes ont soulevé l'enthousiasme de l'assistance. L'abbé Christophe Héry avait choisi cette journée pour rendre public un livre qu'il préparait depuis plusieurs années, assurant, comme personne ne l'avait fait jusque-là, les fondements théologiques du combat traditionaliste.  Il a capté l'attention d'un auditoire conquis et qui fit honneur à ce livre.  Par ailleurs, plusieurs générations de laïcs étaient représentées et les représentants n'étaient pas des moindres : Jean Madiran, Olivier Pichon, Michel De Jaeghere, Jeanne Smits, Christophe Mahieu.  Un demi-siècle de combat.  Un demi-siècle de foi catholique et française, évoqué par Jean Madiran lui-même avec une émotion communicative.  A ce rendez-vous de la Tradition, il ne manquait que les responsables de la Fraternité Saint Pie X, qui avaient pourtant été invités officiellement, eux, et qui auraient dû prendre la parole à la Mutualité ce jour-là, mais qui n'ont pas voulu répondre, préférant sans doute réfléchir.  Puissent les très nombreux fidèles de Saint-Nicolas qui étaient présents avec enthousiasme, faire réfléchir leurs pasteurs sur le caractère précaire de tous les monopoles et sur l'inanité des conflits de personnes dans la Vigne du Seigneur.

La consigne de Cajétan

Il faut se concentrer sur l'essentiel. L'essentiel, c'est qu'aujourd'hui, plus que jamais, les traditionalistes doivent “agir comme une partie” dans l'Église, selon la consigne du vieux cardinal Cajétan.  Plus que jamais, leur partition est utile à tous, dans le grand mouvement de fond, qui nous fait tous aller vers “plus de Tradition”.  Ils doivent jouer cette partition avec force, mais de façon harmonieuse. Ce qui change ? Il y a quinze ans, il ne se trouvait personne pour la comprendre.  Presque personne pour l'entendre.  Au contact des “tradis”, les autres chrétiens se bouchaient les oreilles.  Aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, qu'on le reconnaisse ou qu'on persiste à le dénier, il existe, en Europe et aux États Unis une génération de “tradis”, dont la réclamation s'est faite entendre, jusqu'au Vatican.  Cette réclamation n'est pas encore totalement comprise.  Mais ce n'est pas au moment où un progrès se fait sentir dans la communication entre catholiques, qu'il faut pratiquer la trop célèbre politique autruchienne, et se cacher la tête dans le sable pour continuer à ne rien voir venir…

Durant ce Congrès, Michel De Jaeghere nous a expliqué que le traditionalisme est une suppléance, pas une alternative. C'est en pleine conscience de ce rôle de suppléance que nous allons adresser au Saint-Père la Supplique que vous pouvez lire.

Nous lui demandons simplement, pour la paix de l'Église, la justice liturgique… Oui, que justice soit rendue à la Tradition liturgique romaine.

 

 

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